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29 juillet 2022

La traite de personnes est une violation des droits humains et un crime grave sanctionné en droit international et dans la plupart des législations nationales. De par sa nature cachée et les différentes formes qu’elle peut prendre, la traite demeure difficile à appréhender par la justice. Les efforts pour lutter contre ce crime doivent se poursuivre et pour ce faire, la coopération internationale est de mise.

 

En ce 30 juillet, Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains, Avocats sans frontières Canada (ASFC) souhaite souligner les contributions importantes apportées dans les pays suivants en matière de lutte contre la traite de personnes.

 

Honduras : ASFC a présenté, en mai 2021, une série de recommandations et d’observations au nouveau code pénal dans le but d’améliorer le cadre normatif pénal hondurien relatif à la traite de personnes. Ces recommandations portent notamment sur l’harmonisation du système juridique de l’État avec les normes internationales en la matière.

 

Guatemala : Avec le soutien technique et financier d’ASFC, la Politique du pouvoir judiciaire (Organismo Judicial) en matière de réparation digne et transformatrice pour les victimes d’actes criminels a été créée en décembre 2019. En établissant de nouvelles lignes directrices institutionnelles pour la réparation intégrale de ces victimes, cette Politique vise l’amélioration du cadre normatif pour les crimes transfrontaliers commis contre les femmes, les filles et autres personnes vulnérables.

 

Salvador : En novembre 2019, le Séminaire régional : techniques d’enquête et protection des victimes de la traite de personnes  a eu lieu au Salvador. Huit experts internationaux ont participé à l’événement et ont abordé les sujets suivants : les crimes connexes et le renseignement financier, l’enquête sur le crime de traite de personnes, les réseaux sociaux et les méthodes d’enquête spéciales, l’analyse criminelle et la réparation complète pour les victimes. Le séminaire a réuni 84 acteur-rice-s de la justice et 31 organisations spécialisées dans la traite de personnes des trois pays du nord de l’Amérique centrale (Guatemala, Honduras, Salvador).

 

Ces initiatives ont été réalisées dans le cadre du projet Renforcement des capacités de répression pénale des crimes transfrontaliers commis contre les femmes, les filles et les autres personnes en situation de vulnérabilité dans le Triangle Nord de l’Amérique centrale. Depuis 2018, ASFC contribue au renforcement des capacités des procureur-e-s et des organisations de la société civile des pays du nord de l’Amérique centrale, en matière d’accompagnement de victimes et de judiciarisation du délit de traite de personnes.

 

Colombie : Le projet Non à la traite (No más Trata) en Colombie vise à renforcer les capacités des institutions compétentes et de la société civile en matière de lutte contre la traite de personnes afin de mieux prévenir ce crime, le sanctionner et garantir le droit des victimes. Pour ce faire, ASFC mène des actions de sensibilisation, de plaidoyer et de formation auprès du Bureau du Protecteur du Citoyen (Defensoría del Pueblo), avec lequel il collabore également dans le cadre de ce projet, des acteur-rice-s de la justice et des organisations de la société civile travaillant avec des populations à haut risque. En outre, une campagne de sensibilisation du public colombien et migrant sur la traite de personnes a été lancée le 28 juillet dernier.

 

En mai 2022, ASFC a participé à la co-organisation du Forum interaméricain sur la lutte contre la traite de personnes à Bogota qui s’est soldé par la signature de la déclaration visant à renforcer la coordination et la concertation dans les Amériques pour lutter contre la traite de personnes. Plus de 25 personnes et organisations, dont des protecteurs-rices du citoyen, des procureur-e-s et des organisations de la société civile, ont signé la déclaration.

 

Croyant en l’importance de la collaboration pour mener une lutte efficace contre ce crime, ASFC souhaite maintenant mettre à profit l’expertise développée au cours des dernières années en matière de lutte contre la traite de personnes en Amérique latine afin d’établir une programmation propre à cette région.

 

Non seulement la traite de personnes constitue un crime complexe et parfois invisible, mais il s’agit aussi d’un crime transnational, ce qui veut dire qu’il affecte tous les États sans exception.

 

Si la traite d’êtres humains constitue un crime sans frontières, la réponse doit l’être aussi.